NATION
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5e
fiche J.-C. Rolland
NATION et PAYS NATION Le professeur de français laissera probablement à son collègue chargé de l’Instruction Civique le soin d’aborder des sujets aussi politiquement sensibles que peuvent l’être les notions de NATION, NATIONAL, NATIONALITÉ, NATIONALISME, etc. Il entre bien en revanche dans ses attributions le soin de préparer ses élèves à recevoir cet enseignement en situant ces mots dans leur famille linguistique afin que ce qu’ils dénotent et connotent soit le plus clair possible. Le dénominateur commun de cette famille est évidemment le radical NAT- : les élèves ne devraient pas avoir de mal à fournir très vite un certain nombre de mots construits sur ce radical, notamment NATAL, NATIF, NATURE et tous leurs dérivés. D’où viennent ces mots ? Le plus simple est de les situer dans la lignée du latin natus « né », participe passé du verbe nascere d’où notre verbe NAÎTRE descend en droite ligne, non sans avoir subi quelques déformations au fil des siècles. On va dès lors pouvoir augmenter la famille des dérivés de NAÎTRE : NÉ, NAISSANT, NAISSANCE, sans oublier les formes préfixées RENAÎTRE et RENAISSANCE, et aussi AINÉ et INNÉ, et le plus rare PUÎNÉ. Peut-être y aura-t-il dans la classe un RENÉ, une NATHALIE, une NATACHA qui ne savaient peut-être pas encore d’où venait leur prénom, sans oublier celui de NOËL (du latin natalis), qui est aussi la date d’une naissance importante pour les Chrétiens, celle de Jésus. On voit que certains de ces mots ont perdu le T du radical. C’est notamment le cas de NAÏF, NAÏVE, doublet de NATIF, NATIVE : la NAÏVETÉ, c’est l’innocence du nouveau-né. Mais attention ! « Doublet » ne veut pas dire « synonyme » : On peut être natif de quelque part sans être forcément naïf ! Pour ce qui relève plus précisément de NATION et de ses dérivés, désormais bien situés dans leur famille étymologique, on se reportera à l’article de VOCALIRE où le mot est étudié conjointement avec celui d’ÉTAT. PAYS Sur cette notion au nombreuses acceptions, on va être amené à établir des comparaisons avec des entités affines comme ÉTAT, NATION (voir ci-dessus), TERRITOIRE, PATRIE, à les distinguer à l’aide de critères géographiques, historiques, politiques, administratifs, affectifs, à faire chercher des exemples par les élèves. Certains noms propres apparaîtront : les Pays-Bas, les États-Unis, l’Organisation des Nations Unies, les Territoires d’Outre-Mer... On sera amené à distinguer l’EXPATRIATION (volontaire) de l’EXIL (involontaire) et de l’ÉMIGRATION (pour des raisons économiques). Le Pays basque permettra d’introduire les RÉGIONS, souvent dotées de PAYSAGES caractéristiques, dont certains sont choisis comme sujets par les peintres PAYSAGISTES : un pays de plaine, de montagne, un pays vallonné, etc. Quant on passe d’un type de région à un autre très différent, on est souvent DÉPAYSÉ, ce qui enchante les uns et incommode les autres. On fera remarquer que le lien sémantique est depuis longtemps rompu entre PAYS et PAYSAN, notions liées à l’origine par leur étymon commun, le latin pagus « district rural ». Une fois inventoriés les divers dérivés : national, régional, etc., on pourra s’attarder un peu sur le sens de certains mots composés ou locutions : être du pays, être de la région, être du coin (fam.), voir du pays, avoir le mal du pays (= être nostalgique), rentrer au pays, les produits régionaux, du vin de pays, ... Un proverbe : Nul n’est prophète en son pays.
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pour aller plus loin
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