PRENDRE
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6e
PRENDRE Quel outil extraordinaire, ce verbe prendre ! Explorons ses vastes possibilités et illustrons-les, en classe, d’exemples trouvés par les élèves ou à eux suggérés. Un Sujet S PREND un Objet O : SÉBASTIEN PREND UNE ORANGE. Sébastien la prend, (la SAISIT, l’ATTRAPE), la TIENT un certain temps, puis il la LÂCHE, et la POSE. Il la prend, bien sûr avec sa MAIN. Pour une orange, pas besoin d’une pince ni d’un autre outil ! S prend O par une partie de O : il la prend par un petit morceau de pédoncule qui avait résisté à la cueillette Le verbe prendre dit le moment précis où S COMMENCE à AVOIR O. Dès que Sébastien a l’orange dans sa main ou sur son assiette, il peut dire “c’est MON orange”, cette orange EST A MOI, elle n’est pas à toi. Ceci dit, toutes sortes de cas sont possibles parce que :
Introduisons un nouveau personnage : S prend O à P, l’ancien PROPRIÉTAIRE de O : Sébastien prend un Objet à Paul. Il était précieux, cet objet ? oui, il avait de la valeur. S entre en POSSESSION de O que P cesse de POSSÉDER, et les choses se compliquent :
S prend P humain! Sébastien, guerrier ou policier, à la guerre ou à la suite d’une traque, prend Paul, dangereux personnage. Il le CAPTURE ! Dans ce cas, le verbe prendre apparait plus souvent au passif qu’à l’actif. Ça y est ! le criminel est pris ! et là, on n’est plus dans l’instant ! c’est un état qui va s’étaler sur la longue durée, surtout si ce misérable criminel va en PRISON. Il en a pris pour dix ans ! Le verbe prendre a un dérivé nominal la PRISE. On pourra étudier dans quels cas on peut l’employer. Le verbe prendre apparait en composition dans COMPRENDRE, APPRENDRE, SURPRENDRE, se MÉPRENDRE … mais le lien sémantique entre ces différents verbes, sans avoir complètement disparu, est trop ténu pour entrer dans le cadre de cette leçon déjà très complexe (qui justifierait bien que l’utilisateur jette un coup d’œil aux articles correspondants de Vocalire ou du DFU). Et il ne faudra pas oublier tout un ensemble de locutions où le verbe prendre ne signifie rien d’autre que le commencement d’une action ou d’un état et où l’essentiel du sens est exprimé par le nom complément qui dans certains cas n’a pas d’article : S prend une décision, il prend peur, il prend son collègue P en grippe ou en amitié Commentons quelques exemples et trouvons d’autres exemples du même genre : Sans quitter la très simple construction S humain prend O concret, il y a bien des manières de prendre quelque chose : À table, S prend une chaise, il prend son couteau pour couper sa viande. Il reprend un peu de légumes. il prend un médicament, Il prend son café, il sort et prend l’autobus. Cherchons des synonymes pour prendre dans ces différents cas. Étudions les métaphores contenues dans les exemples suivants : "Marie prend son panier par l’anse" et "Jean prend Marie par les sentiments" pour lui emprunter de l’argent. "On ne m’y reprendra plus, s’écrie Marie !" Mais "elle prend son aventure du bon côté et ses problèmes financiers par le bon bout". "Jean prend sur ses épaules son fils, le petit Jeannot. Et puis, il prend une lourde responsabilité en fondant une association. Il prend en charge les frais d’aménagement du local" – "Ce travail me prend trop de temps" – "Qu’est-ce qui te prend ? Tu es malade ? " Et comment expliquerons nous que, sans complément, on puisse dire, dans une cuisine, que "la mayonnaise prend" et que, même au bureau, loin de toute bouteille d’huile, d’œuf et de pot de moutarde, on puisse dire encore que "la mayonnaise prend ou ne prend pas " ? |
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