SERVIR

 

À quoi SERT une règle ? à tirer des traits bien droits. Transformons la phrase : Je me sers d’une règle pour tirer des traits bien droits ou bien : Ma règle me sert à tirer des traits bien droits. Elle me sert aussi quelquefois de presse-papier. Et à quoi servent un couteau ? et un stylo ? et un marteau ? Il y a aussi des ensembles UTILES qu’on les appelle des SERVICES ! Qui peut expliquer ce que c’est qu’un service de table ? un service de verres ? un service à thé ou à café ? à quoi servent-ils ? Mais Il y a des objets plus compliqués, des machines, des instruments dont Il faut apprendre à se servir. Il faut savoir s’en servir UTILEMENT pour les UTILISER sans danger. Les objets que nous utilisons souvent s’USENT à l’USAGE. Ils finissent par être hors d’usage, INUTILISABLES. Mais certains sont très solides et durent très longtemps, on dit qu’ils sont INUSABLES. Vous aimez avoir des affaires inusables, que vos parents ne sont pas obligés de renouveler d’une année sur l’autre ?

 

À quoi ça sert de tirer des traits bien droits ? La réponse ne se fera pas attendre. À quoi ça sert de ranger sa chambre ? demande un paresseux, Il pense que ça ne sert à rien. Il se dit que c’est INUTILE, que ce n’est pas la peine. Mais ce n’est pas l’avis de sa mère : ranger sa chambre, ça sert à retrouver ses affaires facilement. À quoi ça sert d’apprendre les tables de multiplication ? à pouvoir se passer de calculette.

 

Ce ne sont pas seulement des objets concrets, ou abstraits (comme des formules mathématiques) qui nous sont utiles mais aussi des êtres humains qui sont ou se mettent au service les uns des autres. Nous-mêmes, si nous sommes SERVIABLES, nous pouvons rendre service, sans y être obligés, et gratuitement, à quelqu’un qui a besoin de notre AIDE.

 

Supposons que j’utilise les services d’un artisan : il fait à ma PLACE une chose que je ne peux pas faire moi-même. Il fait ce que je lui COMMANDE, je suis son CLIENT et je le PAYERAI en échange de son travail. Et si je ne m’a pas donné satisfaction, je me rappellerai le proverbe “On n’est jamais si bien servi que par soi-même”.

 

Au restaurant un une SERVEUSE et un SERVEUR (appelé parfois le GARÇON) SERVENT les clients. Ils leur servent les plats qu’ils ont commandés. Ils font le service.

 

Ceux que nous appelons aujourd’hui "employés de maison" étaient appelés jadis SERVITEUR et SERVANTE, ou DOMESTIQUES, un métier qui a sa dignité contrairement à la condition qui était celle des ESCLAVES (voir le conte de Flaubert intitulé Un cœur simple). Il y a dans les comédies de Molière des VALETS malins et souvent dévoués à leur MAITRE.  

 

À l’école, le personnel de service entretient les locaux, la maitresse prend son service à huit heures du matin. Certains jours, elle est de service pour surveiller la cour de récréation. Les militaires, quel que soit leur grade servent dans une arme (l’infanterie ? l’artillerie ?) et peuvent faire valoir leurs états de service. D’un excellent ministre ou diplomate, on peut dire que c’est un grand SERVITEUR de l’État, qu’il a rendu d’éminents services à la cause de la paix… Il ne l’a pas DESSERVIE, bien au contraire.

 

Conclusion : le verbe SERVIR est comme un couteau suisse. Il a un grand nombre de fonctions correspondant à des nuances de sens différentes que nous récapitulons ci-dessous :

 

• sujet humain sert COD humain.

• sujet humain sert COD concret à COI humain.

• sujet (non spécifié) sert de complément de moyen improvisé à COI humain.

• sujet concret sert à COI humain à infinitif complément de but.

• sujet humain se sert de Complément de moyen pour infinitif complément de but

• à quoi (ça) sert un sujet concret ?

• à quoi ça sert de infinitif ?

• sujet infinitif (ça) sert à

 

Cette leçon se prête donc tout particulièrement à des constructions de phrases et manipulations syntaxiques. Occasion de faire un peu de grammaire, peut-être même d’apprendre que les “petits mots” à, de, pour sont des “prépositions”.