GAGNER ET PERDRE
Dans une grande partie de leurs emplois, les deux verbes GAGNER et PERDRE sont complémentaires et fonctionnent en synergie, comme acheter et vendre, ou envoyer et recevoir et quelques autres. Ils supposent une COMPÉTITION entre deux PARTENAIRES, A (Albert) et B (Bertrand), et un ENJEU, l’objet O qu’ils se DISPUTENT. Ils sont RIVAUX. Ils RIVALISENT d’efforts pour obtenir O. ls sont en CONCURRENCE, ce sont des CONCURRENTS, ils passent des CONCOURS qu'ils ont préparés de leur mieux pour obtenir un poste mis au concours. S'ils sont reçus, ils ont gagné, s'ils sont refusés ils ont perdu leur peine. Des élèves de CM2 ont certainement une grande expérience de JEUX ou l’on peut gagner ou perdre.
1. A gagne O (le COD ) et B le perd
Quel peut être ce COD ?
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Le nom de la compétition : la BATAILLE, la GUERRE (dans un CONFLIT armé) - la PARTIE ou un PARI (dans un JEU) - la COURSE, le MATCH (dans une compétition sportive) - un PROCÈS (devant un tribunal).
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le nom de l’enjeu : à la guerre , une ville, un territoire. A qui avance, gagne du terrain tandis que B qui recule, en perd
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à la LOTERIE, dans une fête foraine, un LOT quelconque, par ex. un ours en peluche ; c’est une affaire de CHANCE.
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dans un jeu d’argent : LE GROS LOT
Dans tous ces cas A possède désormais l’objet O, tandis que B n’a plus l’objet O qu’il possédait, ou ne l’a pas, alors qu’il espérait l’avoir.
— J ‘ai gagné ! s’écrie A (sans objet exprimé). Il L’A EMPORTÉ SUR son ADVERSAIRE qui a eu le DESSOUS. A a gagné contre B et B a perdu contre A. A a REMPORTÉ la VICTOIRE, il est le VAINQUEUR, et B est le VAINCU, ou , pour parler de façon moins belliqueuse, c’est un CHAMPION, il est le GAGNANT et son adversaire le PERDANT. Celui-ci peut être un bon ou un mauvais perdant selon qu’il accepte, de bon gré ou non, ou non sa DÉFAITE. Dans certains cas où il n’y a ni vainqueur ni vaincu, les deux parties sont arrivées à un COMPROMIS, un arrangement gagnant-gagnant.
2. A gagne l’objet O mais personne ne le perd.
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A gagne de l’ARGENT en TRAVAILLANT. Il gagne sa VIE, son SALAIRE, son PAIN quotidien (et tous les substituts familiers : sa croute, son bifteck). A, commerçant, gagne bien si son BÉNÉFICE est important. C’est son GAIN. S’il est très attaché à l’argent on peut dire qu’il est âpre au gain. On peut faire accepter à quelqu’un un travail difficile, dangereux, ou même malhonnête en faisant jouer l’appât du gain.
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Quand A a fait beaucoup d’efforts et qu’il a obtenu un bon résultat , on peut dire qu’il l’a bien gagné. Selon sa manière de se conduire, A peut gagner l‘amitié de ses camarades, l’estime de son entourage ou le contraire. Il grandit et d’une année sur l’autre il gagne quelques centimètres. En prenant l’autobus il gagne du temps. En rangeant ses affaires, il gagne de la place. Quand il sort de l’école, il REGAGNE sa maison.
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A gagne à + verbe à l’infinitif. L’action exprimée par ce verbe lui est PROFITABLE, il en tire PROFIT. Ex : À vivre à la campagne, on gagne de la tranquillité. Un écolier a tout à gagner à se coucher de bonne heure pour arriver frais et dispos à l’école. Il y a des gens qui ne se font pas remarquer mais qui gagnent à être connus .
3. B perd l’objet O mais personne ne le gagne
Il a perdu ses clés, son foulard, il les a ÉGARÉS, il ne sait plus où il les a mis. La PERTE de ses clés le met dans un grand embarras. Espérons qu’il va les RETROUVER.
Un commerçant a perdu un client qui a annulé sa commande. Il perd de l’argent. Pour lui c’est un manque à gagner, une perte sèche. Il en regagnera une autre fois et il passera ce mauvais résultat par profits et pertes.
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B a tout perdu : il est complètement ruiné. Une catastrophe naturelle l’a privé de tous ses biens matériels.
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B a perdu son père : son père est mort. Une armée en guerre a subi de grosses pertes si beaucoup de soldats sont morts. B a perdu la vie dans un accident.
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B se conduit en dépit du bon sens, il court à sa perte. La catastrophe est certaine. Ce pauvre B est PERDU.
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B, muni de jumelles observe un bateau qui prend le large, mais peu à peu il le perd de vue. Au sens figuré, deux amis se perdent de vue s’ils cessent de se fréquenter, de se donner des nouvelles.
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B se perd sans les rues d’une ville qu’il ne connait pas. Il ne trouve pas son chemin. Ou bien il se perd dans les données d’un problème compliqué. Je m’y perds ! s’exclame-t-il… Dans un célèbre conte de Perrault, de pauvres gens qui n’ont plus de quoi nourrir leur enfant, les perdent dans la forêt. Mais le Petit Poucet a bien su retrouver son chemin. Eh ! bien, malheureux B, qui te sens perdu, débrouille-toi pour t’y retrouver !