CHAUD et FROID
CHAUD et FROID sont les deux pôles d’une série graduée allant de GLACIAL à BOUILLANT/BRÛLANT en passant par FRAIS et TIÈDE, tous mots permettant de parler avec précision de la TEMPÉRATURE, mesurable en DEGRÉS au-dessus ou au-dessous de zéro. Ce mot doit faire partie du vocabulaire au moins passif des élèves, ne serait-ce que parce qu’on prend leur température quand on soupçonne qu’ils ont de la FIÈVRE. Les mots de cette série prennent facilement, selon les contextes, une valeur méliorative ou péjorative surtout dans les nombreux emplois figurés où ils s’appliquent à des sentiments ou à des comportements humains. Même au CE1 on doit savoir ce que c’est que bouillir de colère ou être en froid avec un camarade. Chacun de ces adjectifs a un dérivé verbal ou est lui même dérivé d’un verbe (CHAUFFER, REFROIDIR, BRULER, BOUILLIR, GELER, TIÉDIR, RAFRAICHIR) ce qui permet toutes sortes de manipulations syntaxiques. Parmi les constructions possibles, on remarquera les emplois de chauffer et de faire chauffer qui conviennent à des COD différents, et surtout j’ai froid/chaud, qui exprime des sensations THERMIQUES, et l’impersonnel il fait froid/chaud, qui exprime des faits MÉTÉOROLOGIQUES donc sans sujet/agent identifiable, comme il pleut, il neige, ça tombe à verse etc. Il serait important de faire comprendre ou sentir aux élèves qu’il y a une correspondance entre l’adjectif populaire chaud et les mots formés sur les bases savantes grecque therm- et latine calor- (THERMOMÈTRE, THERMOSTAT, CALORIE) et entre l’adjectif populaire froid et les mots formés sur la base savante latine frig- (FRIGORIFIQUE, RÉFRIGÉRER). On pourra essayer d’aiguiser la réflexion en posant des questions indiscrètes du type: Pourquoi est-il naturel de dire j’ai trop chaud et peu naturel de dire *j’ai trop froid ? Que signifie l’adverbe bien dans j’ai bien chaud ? Et dans j’ai bien froid ? On aura sans doute pas le temps de parler d’emplois particuliers à frais qualifiant du pain, des fruits, pourtant bien intéressants.