SAVOIR et CONNAITRE
Les connaissances qu’un sujet humain peut acquérir sont en gros de trois sortes. Les verbes SAVOIR et CONNAITRE, par leur syntaxe, nous disent quelles sont ces trois sortes.
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Par la fréquentation quotidienne, par la vie en commun, par un long usage, j’arrive à connaître le pays ou je me suis installé, ses monuments, ses paysages, mes voisins, leurs objets usuels, le son de leur voix. J’ai enregistré dans ma mémoire leur image globale et certains détails. Si je les quitte et que je les retrouve plus tard, je pourrai les RECONNAÎTRE. Le COD de connaître est un nom, le nom d’êtres qui existent. À vrai dire on n’a jamais fini de connaître des êtres, on les connaît un peu, superficiellement, seulement de vue ou intimement. Mais qui peut dire qu’il connaît à fond un être humain qu’il ne lui réservera jamais de surprise ? Ce type de connaissance est le domaine de connaître. Savoir est impossible.
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Par l’ENSEIGNEMENT ou le RENSEIGNEMENT, par le RAISONNEMENT et par l’OBSERVATION, j’acquiers la connaissance de faits exprimés par des propositions COD du verbe savoir, complétives par que +indicatif : je sais que deux et deux font quatre, ou interrogative indirecte je sais à quelle heure le soleil se couche ce soir. Ce que je sais, ce n’est pas une simple OPINION. C’est un savoir que je tiens pour VRAI, une CERTITUDE. Dans ce domaine je ne peux pas remplacer savoir par connaître.
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Par une action mainte fois répétée, je peux acquérir des connaissances PRATIQUES. Proverbe : C’est en forgeant qu’on devient forgeron ! L’apprenti forgeron d’autrefois, quand il avait forgé cinquante fois un fer à cheval ou un soc de charrue, il savait forger ! Il était devenu COMPÉTENT en matière de forge. Il avait appris son MÉTIER. Dans ce cas le COD de savoir est un verbe à l’infinitif, et le verbe connaître est impossible.
Le seul cas où connaitre et savoir sont interchangeables c’est celui où le COD est un nom abstrait qui résume l’un ou l’autre des emplois de savoir. Le sujet sait ou connaît l’heure du coucher de soleil ou la manière de forger un fer à cheval.
On voit que ces deux verbes se complètent bien mais gardent jalousement leur domaine respectif. Par contre le nom connaissance a des emplois bien plus libres que le verbe connaitre. Il est bon à tout ! Il permet aussi bien de parler de nos amis et connaissances que nous retrouvons en pays de connaissances que du contrôle des connaissances en mathématiques.
NB: cette fiche repose su la syntaxe. L'article VOCALIRE en regard complète le vocabulaire.